Un peu de poésie

Enceinte.

Quel mot affreux. Ethymologiquement parlant. C'est laid, ce n'est absolument pas poétique et en prime, ça ne rime avec rien de joli... Sauf peut-être jacinthe, coloquinte, et c'est tout, j'en vois pas d'autre. Et en plus ils ne sont pas jolis non plus ces mots.

Mais c'est un état magnifique, plein de sensations plus curieuses les unes que les autres. Plein de phénomènes étranges. D'ailleurs, j'ai des gros seins ! Dingue non? Moi qui en ai toujours profité pour mettre n'importe quel décolleté, il vaut mieux que je m'abstienne si je ne veux pas avoir l'air de m'être enfuie du premier bar à strip-tease venu !

J'ai aussi de la chance, les boutons qui avaient joyeusement envahi mon front les deux premiers mois ont tous plus ou moins mis les voiles, ouf !

Et puis j'ai attendu de passer le cap des premiers mois, pleins de vomito-nauséo-amènelepot moments, pour pouvoir enfin sentir ce petit bonhomme (oui oui c'est un garçon) remuer délicatement. J'ai lu des forums, des articles, des tonnes d'articles tout mignons sur les ailes de papillon, les petites bulles au creux du ventre et autres métaphores sur ce qui allait m'arriver.

Et c'est là que j'ai senti, pour la première fois il y a 2-3 semaines, un adorable doux léger bruissement d'aile de papillon coup de pied dans la vessie ! Et c'est devenu sport national. Un coup de pied par ci, un coup de bras par là, un cumulet ni vu ni connu... Et de préférence, lorsque tu tentes vainement une petite sieste le dimanche après-midi devant les âneries TF1esque. Alors oui c'est formidable de sentir son bébé bouger, mais qu'on ne vienne pas m'inventer qu'ils font preuve de douceur et de délicatesse, c'est une vaste blague...